Intéressé ou non, personne n’échappe aux réseaux sociaux. On en parle dans les médias, au travail, entre amis, avec les enfants. Il y a les inconditionnels, ceux qui ne peuvent imaginer ne pas être dans les réseaux sociaux. D’autres qui, au contraire, n’osent s’y aventurer par pudeur, par crainte de se dévoiler et les réfractaires qui n’en voient pas l’utilité.

Et, pourtant, les réseaux sociaux ne datent pas d’hier. Ils existent depuis la nuit des temps. Prenez les clans autour du premier feu, la famille, les clubs d’anciens élèves. Le « bouche à oreille » aussi, au bureau, s’asseoir ensemble autour d’un document, échanger des idées devant un tableau, tenir des réunions, faire des présentations. Voilà un réseau social. Autant de connexions qui ont toujours conduit les individus à communiquer et à partager entre eux.

Aujourd’hui, s’ajoute ce nouveau média social qui abolit même les frontières. Le Net. Et, même si barrière des langues il y a – 180 pays sont tout de même francophones –, nous trouvons toujours quelqu’un avec qui partager nos centres d’intérêts. Et pas que des lolcat.

Avec les réseaux sociaux, maintenant, l’être humain élargit sa sphère. Notamment au-delà de la famille, des amis, des collègues de bureaux. Derrière lui, il y a la force d’un groupe, d’une communauté, d’une tribu avec lesquels il communique, partage, échange.

Véritables outils interactifs, ils permettent en quelques minutes à chacun d’entre nous d’émettre, de commenter et d’évaluer n’importe quelles situations. Et cela, par l’entremise d’un simple clavier informatique. Des opportunités qui ont conduit ces médias sociaux à investir le monde professionnel.

Réseaux sociaux et monde professionnel

Ces opportunités l’entreprise y a droit aussi. Comme tout le monde professionnel également, à commencer par les salariés.

Dans ce contexte, il faut tout d’abord savoir choisir ses réseaux professionnels par rapport à son activité et à son pays. Viadeo en France, Xing en Allemagne, LinkedIn (réseau international) aux États-Unis… Pour n’en citer que quelques-uns.

Lancé en 2004, Viadeo réunit aujourd’hui, sur le territoire français : 35 millions de personnes, 2 700 sociétés, 30 000 Forums et 5 millions d’anciens élèves.

Les médias sociaux donnent un coup de vieux au recrutement

Envoyer son CV par mail ou sur une plateforme de recrutement, c’est dépassé. Maintenant, avec le réseau social professionnel, nous maîtrisons notre propre environnement socioprofessionnel, c’est-à-dire :

  • Gérer sa carrière professionnelle. Elle passe, entre autres, par la mise en ligne de son CV à réactualiser régulièrement afin de provoquer des opportunités de carrière (être repéré, donner une visibilité de soi).
  • Construire et développer ses contacts professionnels, en suivant notamment des influenceurs.
  • Être en veille (accès à des offres d’emploi, des opportunités, des informations sur des salons, des séminaires…). Et pourquoi pas se rencontrer en passant du virtuel au réel ?
  • Recommander des personnes sur des postes à pourvoir, etc.

Les entreprises doivent aussi prendre le train en marche

Les réseaux sociaux offrent l’avantage aussi de fonctionner au sein même d’une entreprise, que ce soit pour connaître les fonctions des collaborateurs, promouvoir des produits, recruter, former, etc.

Par exemple, répondre à la question « qui fait quoi ? ». Une réponse qui conduit l’entreprise à identifier le ou les collaborateurs les plus aptes à répondre lorsqu’un problème surgit par rapport à leurs connaissances et leurs domaines d’expertise. Cela évite d’arpenter les couloirs pour trouver la personne ressource.

Cette visibilité des connaissances de chacun permet aussi de rapprocher des compétences. Cela optimise les rapports professionnels entre salariés, rend plus accessibles les expertises internes. Résultats ? Les collaborateurs se sentent plus concernés. Ils émettent des idées, donnent leurs points de vue, leurs opinions. L’échange est ainsi libéré.

Au final, le savoir est mieux partagé. Commercialement, les réseaux sociaux peuvent être un des moteurs de croissance et de pérennisation de l’entreprise. C’est tout l’intérêt du social selling et de l’explosion des profils de social sellers qui foisonnent sur les réseaux aujourd’hui :

  • Développer son activité en communiquant sur ses produits, de ses offres de service…
  • Lancer un nouveau produit et avoir un retour auprès de clients, prospects, experts…
  • Être référencé dans les moteurs de recherche (e-réputation).
  • Trouver des partenaires autour de son activité (prospects, clients, fournisseurs…)
  • Être informé de l’actualité de ses concurrents, veille sectorielle…

Vers un recrutement social

Aujourd’hui, les nouveaux talents se trouvent, entre autres, chez les jeunes issus de la génération Y, les Millenials. Pour eux, l’entreprise doit faire preuve d’imagination pour les attirer. En effet, cette génération est baignée depuis la plus tendre enfance dans un environnement ludique – technologique. Celui-ci ne cesse d’évoluer et les millenials se sont aujourd’hui emparée d’Internet et des réseaux sociaux. Ils investissent du même coup la sphère professionnelle.

Les réseaux sociaux sont également bien présents dans le secteur de la formation. Bien sûr avec la formation à distance, nous étions déjà allés sur la planète Internet et réseau bien avant tout le monde. Actuellement, la formation professionnelle s’articule autour de cours théoriques et pratiques avec des objectifs définis, des outils choisis, un programme plus ou moins figé. À l’issue de ce parcours, le but est que le stagiaire acquière l’ensemble des compétences professionnelles nécessaires pour occuper son poste.

Mais, il peut aussi élargir les compétences acquises via les réseaux sociaux réels lieux d’échanges. Il peut les mettre à disposition d’autres personnes, recevoir des remarques, rechercher des informations afin de les compléter, enrichir des forums sur un sujet donné à l’exemple de Wikipédia… En fait, il passe du statut d’apprenant à celui de formateur à travers ces échanges de savoir.

Créer des réseaux sociaux… Des précautions à prendre

Toutefois, la création et l’exploitation de réseaux sociaux au sein de l’entreprise ne s’improvisent pas. Cela requiert notamment une forte implication des dirigeants afin d’éviter que ce média social ne se retourne contre eux. Il leur faut :

  1. Définir des objectifs à court et moyen terme, les responsabilités et les moyens financiers à mettre en œuvre.
  2. Articuler les actions et responsabilités au sein de la direction des ressources humaines, mais également entre les différents départements de l’entreprise : communication, marketing, direction générale.
  3. Déterminer le périmètre d’utilisation des réseaux sociaux (contenu, temps d’utilisation) afin d’éviter des déviances (dénigrer un collègue, attaquer une décision managériale, tenir des propos racistes…) dans l’utilisation des réseaux.
  4. Créer des événements autour d’un métier, d’une fonction, d’un thème fédérateur… où chacun va pouvoir mettre à disposition son savoir en la matière.
  5. Mettre à disposition des documents, des informations… afin d’y réfléchir, d’y apporter sa contribution, de les enrichir.
  6. Faciliter le dialogue social avec l’ensemble des acteurs de l’entreprise (salariés, cadres, IRP…).
  7. Tenir compte, pour une entreprise avec des filières nationales ou mondiales, des différences culturelles : Français, Chinois, Américains, Russes, Indiens… ont des réseaux professionnels distincts avec des approches et des contenus très diversifiés.
  8. Identifier un animateur qui fera vivre ce réseau social interne.

L’objectif étant pour l’entreprise d’être actrice et non-spectatrice.

 

On le voit, les moyens de communication entre les individus ne cessent d’évoluer. Il s’agit ainsi pour cette dernière de s’en emparer avec intelligence et clairvoyance. Deux postures qui vont la conduire d’une part à mieux gérer les talents de chaque acteur économique d’autre part, de garantir son développement et sa performance.